Charles JULIET | invité par Christophe ONO dans LE TEMPS DES ECRIVAINS, France Culture | 9 Décembre 2017
09/12/2017
Le poète et romancier Charles Juliet est l'invité de Christophe Ono dit Biot à l'occasion de la publication de "Journal volume 9 : Gratitude (2004-2009)", P.O.L.
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Aujourd’hui, une émission spéciale consacrée à l’une des voix les plus singulières de la littérature française, celle de Charles Juliet. Une voix autobiographique pleine de larmes et d’émerveillement, une voix poétique, une voix spirituelle parfois taxée, à tort, de naïveté, une voix littéraire, sans concession, une voix ouverte aux dialogues avec les autres écrivains, notamment de Beckett qu’il révéra et connut, ou avec des peintres, de Bram Van Velde à Pierre Soulages. Une voix construite sur les lambeaux d’une enfance compliquée, raffermie par le journal d’une sombre beauté qu’il publie tome après tome, et qui clame, aujourd’hui, après avoir traversé ce qu’il appelle des ténèbres en terre froide, le sentiment d’une gratitude pour la vie qu’il a eue.
Charles Juliet est né à Jujurieux dans l’Ain. Il a été placé à 3 mois dans une famille de paysans suisses qu'il ne quittera, à 12 ans, que pour entrer dans une école militaire. A 20 ans il est admis à l’école de santé militaire de Lyon avant d’abandonner ses études pour se consacrer à l’écriture.
Il a reçu le Grand Prix des lectrices de Elle pour L’Année de l’éveil en 1989, le Prix Goncourt de la poésie pour Moisson en 2013, et il vient de recevoir le Grand Prix de l’Académie Française pour l’ensemble de son oeuvre. La littérature a t-elle rédimé cette enfance meurtrie et cette solitude parfois douloureuse qui a été la sienne, ou ces prix ne sont-ils que des pansements pour une sensibilité qui continuera à saigner son encre, tous les jours, parce que c’est comme ça, parce qu’on ne se remet jamais d’une enfance blessée, comme lui avait dit l’écrivain portugais Miguel Torga ?
Si j’ai voulu écrire au départ, je ne le savais pas, mais c’était surtout pour me connaître, pour me libérer d’entraves qui m’empêchaient de vivre, Charles Juliet
Il y a certainement en moi une recherche de l’absolu, Charles Juliet
Ses choix musicaux :
- "Wonderful", Dania Krall
- "Suzanne", Leonard Cohen
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